Déni de démocratie à Télécom SudParis

Le conseil d’école de Télécom SudParis était amené à se prononcer du 8 au 13 mars par consultation électronique sur le règlement intérieur de l’institut polytechnique de Paris (IP Paris). En effet, ce règlement intérieur doit être approuvé par chaque école membre avant d’être définitivement approuvé par le conseil d’administration de l’IP Paris (article 25 des statuts), conseil d’administration qui a eu lieu le 15 mars dernier.

À l’issue du vote du conseil d’école de Télécom SudParis, ce texte qui était contesté par le personnel a été rejeté par une majorité de 8 NON pour 7 OUI. Il semblerait que certains membres du conseil d’école aient choisi de ne pas participer au scrutin pour des raisons qui leur appartiennent.

Bien que le quorum ait été atteint et que le résultat ait été proclamé le 14 mars mais probablement peu habitué à ce qu’un texte qu’il propose au vote soit rejeté, le président du conseil d’école de Télécom SudParis a décidé de recommencer la consultation, effaçant au passage l’avis du conseil. Ce conseil d’école n’accorde pourtant qu’une place très réduite au personnel (8 sièges sur 29). Même ainsi, la présidence semble ne pas accepter que le conseil puisse jouer son rôle plein et entier et, parfois, rejeter un texte soumis au vote lorsqu’il estime que ce texte nuit aux intérêts de l’école ou aux conditions de travail de son personnel.

Malgré les explications de vote des élus détaillant les points problématiques du texte proposé et indiquant des possibles pistes d’amélioration, le président n’a à aucun moment proposé de porter les inquiétudes du personnel auprès de l’IP Paris afin, par exemple, d’ouvrir une phase de concertation permettant de parvenir à un projet partagé emportant l’adhésion du personnel. Froisser la présidence de l’IP Paris en exprimant un avis critique serait-il devenu un crime de lèse-majesté ?

Parions que si le texte avait adopté par 8 voix pour et 7 voix contre, un nouveau vote n’aurait pas été organisé malgré une participation identique. Face à ce mépris du résultat du vote, les représentant·es du personnel au conseil d’école de Télécom SudParis ont démissionné en bloc de leur mandat.

À la CFDT IMT, nous soutenons les collègues qui ont pris cette décision courageuse. Il ne sert à rien de siéger dans une instance qui serait une simple chambre d’enregistrement et dont les votes seraient à refaire jusqu’à ce qu’ils aillent dans le sens attendu. Ce pourrissement de la démocratie, en phase avec la manière d’agir du président de la république et du gouvernement, contribue un peu plus à faire monter la colère en soulignant l’arrogance des puissants face à l’avis, exprimé par leurs représentant·es, des personnes directement concernées.


Publié le